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Le 17 mars est la journée nationale des aides à domicile : elle met en avant leur engagement et souligne l’importance fondamentale de leur rôle dans notre société.

Ces héros du quotidien permettent à de nombreuses personnes de continuer à vivre chez elles, en dépit d’une plus grande dépendance et des difficultés liées à l’âge ou à un handicap.

On peut profiter de cette journée pour s’arrêter sur la question du “virage domiciliaire”.

Le virage domiciliaire, politique visant à encourager le maintien à domicile le plus longtemps possible – et face à des populations, appuyée par le développement de soutiens financiers – ou directement auprès des personnes, ou auprès des structures intervenantes – s’il répond bien évidemment aux aspirations des personnes concernées, “fait bouger les lignes” et impacte le secteur de l’hébergement des personnes âgées.

La prise en charge à domicile demande évidemment une forte organisation et des ressources, tant humaines que financières. Et le virage domiciliaire a – indirectement et involontairement – alourdi la responsabilité de l’aidant, qui peut parfois se retrouver démuni devant l’offre de services et les démarches à mettre en œuvre, malgré les structures accompagnatrices. 

Par ailleurs, l’encouragement du maintien à domicile a créé mécaniquement une prise en charge plus lourde pour les Ehpad (entrée en Ehpad plus tardive dans l’âge, et quand le maintien à domicile devient impossible, trop compliqué ou insécure pour la personne ou les proches), et ce, confronté à des métiers du soins en tension.

Et les services d’aide à domicile, devant l’augmentation de la demande, ne sont pas épargnés et sont confrontés également à un manque d’effectif.

Heureusement, des innovations (techniques, organisationnelles…) voient le jour pour améliorer la qualité de vie des bénéficiaires, sécuriser le parcours de la personne accompagnée, soutenir les professionnels. Utilisation de la téléassistance, plateformes numériques pour mieux coordonner les soins, voire des robots d’aide à la mobilité… de nombreuses solutions émergent en vue d’alléger la charge de travail des aides à domicile ou offrir un suivi plus personnalisé aux personnes dépendantes.

Augmentation de l’espérance de vie, besoins en dépendance qui augmentent, le financement et les difficultés de personnels du secteur de l’aide à domicile ET des hébergements doit faire l’objet d’une attention (et d’une vision) toute particulière pour que le virage domiciliaire ne conduise pas à une sortie de route pour le secteur, et pour la sécurité, le bien-être de nos aînés, ou personnes en situation de handicap, à domicile ou en établissement, tout autant que pour la pérennisation des emplois dans le secteur.

Article rédigé par Stéphane OHNIMUS, Directeur de l’Ehpad ”Anne et Jean-Marie Compas” à Dinozé